vendredi 16 novembre 2007

ÇA A COMMENCÉ COMME ÇA…

Un déclic, en 1998. Une courte nouvelle, BIO-SKUNK. Je mets en place, pour la première fois, le style qui est encore le mien aujourd’hui. Un peu moins de 10 ans plus tard, janvier 2008, le roman BAD TRIP sort. Des réalisateurs tournent des courts, qu’ils transforment en longs métrages, des années plus tard. Eh bien c’est pareil. La nouvelle BIO-SKUNK de 1998 est devenue le roman BAD TRIP de 2008.

De longues années sans l’ombre d’un contact. Rien. Nibe. J’écrivais roman sur roman, m’adaptant tant bien que mal aux divers jobs alimentaires que je décrochais. Emploi-jeune, libraire, barman, serveur… En 2003, une publication, enfin. Un roman policier, Public Enemy, publié et diffusé dans le Doubs. Auteur régional, voilà ce qui se profilait. Littérature cancoïllotte, fête de la saucisse de Morteau, séance de signature à la Foire Comtoise. Je vous épargne les détails de ce que l’on ressent, l’angoisse, les doutes, etc. C’est assez pathétique, et assez pas intéressant, aussi.
En 2006, je n’y tiens plus. Je force le destin. J’ai lu quelques-uns des livres de Denis Robert, dont Révélation$, premier missile envoyé contre la Clearstream et le Luxembourg. Il se trouve que le Luxembourg, je viens d’y passer deux années. Paradis/anus de l’Europe. Je viens de m’installer à Lyon. J’ai écrit un roman, à Luxembourg, sur le monde de la nuit, dans lequel j’avais pas mal évolué. Les putes russes ne tombent pas amoureuses, c’était le titre. J’avais le sentiment d’avoir pondu un livre complémentaire de ceux de Denis. Lui décrivait le Luxembourg des banques, moi celui des boîtes de nuit et des claques. Lui les affaires, moi les banquets. Lui les robber barons, moi les patrons des V.I.P Room et autres Wham.

J’ai déniché son email. Denis Robert. Un type dont j’admirais le taf et le combat. Un type qui, en théorie, n’a pas de temps à perdre avec un jeune auteur sans éditeur. Un type qui aurait aussi très bien pu être un sale con. On ne peut pas savoir. Je ne le pensais pas, parce qu’un sale con n’aurait pas écrit ses livres. J’avais raison. Denis est ce qu’on appelle, au comptoir des bistrots, un bon gars. Un chic type. Il a fait l’effort de commencer Les putes russes ne tombent pas amoureuses. Pas accroché plus que ça. Et puis j’ai écrit BAD TRIP.

J’ai supplié Denis de le lire. Je me suis fait tapis, je me suis fait paillasson. Je lui ai raconté mon quotidien, mes 40 heures par semaine comme serveur, et tout le reste du temps comme auteur. Et il a lu…

J’ai toujours entendu dire que du talent sans réseau, cela ne vaut pas mieux que du réseau sans talent. C’est vrai. Un éditeur ne publie pas un livre parce qu’un de ses potes le lui demande. Un premier éditeur n’a pas accroché à BAD TRIP. C’est pas mal, mais non. Alors continue de bosser, et ta race. Un second éditeur. Isabelle Solal, de chez Hugo et Cie. Elle accroche. Elle m’envoie un mail salvateur. Elle ne peut rien me promettre, mais elle aimerait publier ce livre... Quelques mois plus tard, je signais mon premier vrai contrat.

1 commentaire:

hicham a dit…

Comme qui dirait, une bien belle histoire (d'ailleurs, pourquoi pas en faire un conte... un conte du 21ème siècle)(les anciens me semblent quelque peu usés), mais bon, quoi qu'il en soit c'est bien la preuve par les faits qu'il faut oser, toujours oser !